Eve PIETRUSCHI
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En laissant parler les lieux, en les écoutant depuis leurs
replis cachés, parmi les vagues de la mémoire qui nous
parviennent des temps lointains, il faudrait chercher un
trait presque imperceptible, un signe qui, dans le secret,
sur la pointe des pieds, ne détruise pas avec l’ardeur de la
conquête, mais, comme lorsqu’on colmate une fissure dans
un mur avec de pauvres planches de bois afin que tout ne
s'écroule pas, étaye avec soin et avec respect ce qui reste.

texte en vitrine extrait du livre les lieux et la poussière, Roberto Peregalli

Exposition fragile inconstance des choses / Galerie Papelart / 1 rue charlemagne, Paris   www.papel-art.com




Ève Pietruschi expérimente les rapports fragiles entre le dessin et l’espace. De subtiles zones de condensation réalisées au fusain, crayons de couleur, encre ou pigment pur entrent en résonance avec des reports photographiques d’architectures délaissées ou de végétaux et de paysages sans qualité, capturés au grès de ces pérégrinations. Déposés délicatement sur le papier, ces souvenirs annotés se répondent par écho. Certains dispositifs sont comme projetées en trois dimensions. Modules, structures, maquettes, installations, dessins et tentures construisent un territoire fragmentaire basé sur la mémoire et le déplacement. Avec l’exposition fragile inconstance des choses présentée à la galerie de la plateforme de création PapelArt, Ève Pietruschi crée un espace dans un espace, à partir d’une surabondance de dessins sur papier non encadrés, une sorte de non-lieu, un interstice, où se croisent tous les possibles, une hétérotopie 1 à arpenter et partager.

Eve Pietruschi, en conversation avec Rébecca François : bribes de phrases captées ici et là au sujet de l’exposition fragile inconstance des choses à PapelArt, galerie (Paris) du 19 février au 28 mars 2015.

R. F. : Il est superbe ce nouveau dessin d’ombre.

E. P. : Je pense le présenter en vitrine à PapelArt. Il s’agit d’un report d’une ombre photographiée au Castello di Rivoli à Turin retravaillée par la pratique du dessin. Il fait suite aux ombres captées au Couvent de la Tourette de Le Corbusier et d’autres, notamment présentées dans la serre lors de l’exposition Entractes ou îlots de fiction à Nice en 2013. Ce dessin d’ombre sera disposé, seul, avec un extrait du livre de Roberto Peregalli, Les lieux et la poussière : sur la beauté de l’imperfection que je viens de finir et qui complète mes lectures sur le rapport au paysage et à la lenteur initiées avec Pierre Sansot, notamment. Favoriser la flânerie, regarder les petits riens qui disent tout, respecter les moments de silence, c’est aussi ce qui est à l’œuvre dans le dessin. Cette proposition épurée et évasive (un dessin, une citation) fonctionnera comme une invitation à expérimenter la fragile inconstance des choses, de notre mémoire, du silence.

R. F. : Tu exposes seulement des œuvres sur papier non encadrées. Pourquoi ce choix ?

E. P. : L’espace de la galerie est très intime ; il ne s’appréhende pas d’un seul regard ; il est fait de coins et de recoins. C’est un espace où le regard peut rebondir d’un temps à un autre. Les dessins permettent de créer un espace dans un espace existant, un non-lieu propice à l’évasion lente et vaporeuse, à partir de bribes de mémoire. La constellation de dessins de différents formats et techniques permet une construction de l’espace qui m’est personnelle et que chacun appréhende différemment avec ses propres souvenirs. Un ensemble de dessins est un dessin, est une installation.

Les dessins non encadrés simplement épinglés traduisent cette fragilité précaire des choses et du monde. Certains dessins seront accrochés très haut, d’autres très bas de façon à créer une partition incomplète. À un détour, un dessin de plus grandes dimensions répondra à une composition de dessins de petits formats. Notre capacité à voir engage le déplacement ainsi que le souvenir.

R.F. : Cette proposition prolonge l’installation réalisée à la maison abandonnée [Villa Cameline] à Nice pour le projet des autostoppeuses où tu avais disposé une multitude de dessins de petits formats dans une toute petite chambre aux murs vieillis, empreints de mémoire, et installé un fauteuil très confortable pour inviter le spectateur à s’évader en s’asseyant simplement. La chambre était éclairée par la lumière du jour et le soir par une petite lampe. Ces propositions peuvent-elles se lire comme une réflexion sur l’espace même d’exposition ?

E.P. : C’est plutôt l’envie de créer un espace qui serait hors du temps, où l’on peut se reposer   de se reposer, appréhender l’espace dans la durée, avec des zones denses, des moments de silence, des points de vue différents. Je me sens proche des écrits de Donald Judd quand il qualifie les « conditions dans lesquelles on voit les œuvres dans les musées » de « lamentables » et dit qu’ « Il n’y a pas d’espace, pas d’intimité, nulle part où s’asseoir ou se coucher, on ne peut ni boire, ni manger, ni penser, ni vivre. Ce n’est qu’une présentation. Ce n’est que de l’information. » 3

S’asseoir, prendre le temps d’observer le dialogue entre les choses, voir se former des correspondances, écouter le vide et le silence.

R.F. : J’ai hâte de découvrir cela. A côté des reports photographiques de bâtiments délaissés qui portent la trace d’un travail agricole ou industriel, comme les friches et les serres désertées, tu as récemment développé une nouvelle série de dessins sur les végétaux. Tout cela est intimement connecté et va interagir dans fragile inconstance des choses.

EP : J’avais envie de dévier de l’architecture et des images que j’utilise habituellement pour aller vers les végétaux. J’ai démarré avec les plantes grasses par intérêt pour leur forme. Dans cette série, il n’y a pas de constructions architecturales, mais il y a toujours la construction du dessin, à moins que ce soient les plantes grasses qui deviennent des architectures. J’aime cette ambivalence. Au gré des déambulations, les œuvres se répondront par ricochets. La vue d’ensemble laisse place à une perception fragmentaire, non pas statique mais mobile, jouant sur la persistance rétinienne et le souvenir. Une couleur, une architecture, un vide ou un horizon, correspondent. La mémoire n’est pas intégrale, elle revient par fragments épars, dans certaines circonstances, dans des espaces-temps différents, elle lie le passé, le présent et le futur. J’aimerai publier deux autres extraits du livre de Roberto Peregalli, Les lieux et la poussière : sur la beauté de l’imperfection, dans notre entretien.


  ______________________

1 Hétérotopie : du grec, topos, lieu et hétéro, autre.

Richard Serra, ma réponse à Kyoto, Paris, FAGE éditions

2 www.lesautostoppeuses.com L’une est artiste ; l’autre, critique d’art et commissaire d’exposition. Après plusieurs projets communs, nous est venue l’idée d’arpenter ensemble le territoire à la recherche de nouveaux lieux et rencontres.
Pointer son pouce et proposer une collaboration, partager le temps d’un trajet. L’aventure humaine peut donner lieu tant à une exposition qu'à un espace de dialogue ou qu'à une édition. Poursuivre nos recherches dans un autre contexte, mettre en commun des énergies et des compétences, provoquer des découvertes. Peu importe la destination pourvue qu’on ait l’ivresse. L’interaction entre l’artiste, le critique et la structure est un enjeu de productions renouvelées, un plaisir partagé où nous pourrions affiner nos regards, approfondir et remettre en jeu nos recherches et questionnements, développer une manière d’être basée sur la coopération.


3Donald Judd, Écrits 1963-1990, galerie Lelong, Paris, 1991.



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